Accueil > Ressources > Recherches et analyses > Effets de l’appartenance socioculturelle, du sexe et de la filière de (...)

Effets de l’appartenance socioculturelle, du sexe et de la filière de formation de l’élève sur la perception qu’ont les enseignants des causes et sur les décisions de l’orientation

Approche socio-cognitive

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article Version imprimablemardi 28 avril 2015, par Ahmed CHANNOUF, Corinne MANGARD

Article paru dans la revue Orientation sociale et professionnelle, n°36, 2007, p.223-250.

L’orientation des élèves vers une filière générale et technologique ou vers une filière professionnelle dès le passage de la classe de 3e vers la classe de 2de est capitale. Elle détermine en effet les possibilités des choix socioprofessionnels qui s’offriront par la suite à l’élève. La décision de cette orientation, qui dépend tout à la fois des demandes des familles, des conseils des professeurs et des conseillers d’orientation psychologues, et revient à la fin au chef d’établissement, est supposée relever essentiellement des résultats scolaires de l’élève. L’appartenance sociale et le sexe ne devraient pas intervenir au nom du principe républicain et démocratique de l’égalité des chances. En est-il ainsi dans la réalité ?

Ainsi, de nombreuses recherches en sociologie de l’école mais aussi des recherches en psychologie sociale montrent qu’à dossier scolaire égal, les enfants sont orientés différemment en fonction de leur sexe et de leur origine socioculturelle. Les filles sont ainsi moins souvent orientées vers les filières scientifiques que les garçons et les enfants de milieux socioculturels bas sont plus souvent orientés vers les filières professionnelles que les enfants de milieux socioculturels élevés. En tant que reflets intériorisés de la réalité sociale, les processus perceptifs et cognitifs en œuvre dans ces entraves au principe d’égalité sont rarement conscients et c’est là que réside la difficulté qu’il y a à supprimer leurs effets.

Qu’elles soient intentionnelles ou non, ces inférences inconscientes risquent d’avoir un impact sur les attitudes des enseignants en conduisant aux phénomènes de prophéties auto-réalisantes, ce qui risque d’accentuer encore davantage les inégalités. Cette étude met ainsi en évidence des biais dans la perception des déterminants de l’orientation scolaire liés à la filière de formation, à l’origine sociale et au sexe des élèves, biais susceptibles d’influencer des attitudes et comportements de la part des enseignants, notamment au niveau de l’aide et du conseil en orientation apportés aux élèves et leurs familles.

Voir en ligne : http://osp.revues.org/1394

Répondre à cet article