La discrimination ethnico-raciale dans le champ scolaire demeure une question peu explorée en tant que telle, bien que depuis quarante ans l’on ait accumulé une belle série de travaux qualitatifs sur l’ethnicité de/dans l’école. Avec l’intention de contribuer à l’émergence et la reconnaissance de la question plus générale des discriminations à l’école, cette communication au colloque de l’ARDIS prend pour objet une problématique de la coproduction scolaire des discriminations en stage.
L’intervention s’appuie sur plusieurs études et recherches conduites entre 2004 et 2010 dans une perspective de sociologie publique pour montrer que la production des discriminations en stage n’est pas le fait de l’entreprise seule. Non seulement celle-ci relève bien souvent d’une logique de coproduction, déjà mise en évidence dans le travail des "intermédiaires à l’emploi" (missions locales, pôle emploi...), mais cette contribution directe des agents de l’école à la discrimination prend un sens proprement scolaire. Après avoir situé le dispositif-stage dans un contexte global de transformation des rapports de pouvoir autour de l’école, l’analyse se concentre sur le rôle de l’école dans les stages afin de montrer comment la discrimination prend place et corps dans les contradictions et tension concrètes, d’une part de la relation avec « l’entreprise », mais d’autre part dans des enjeux proprement scolaires.