Au cours des dernières décennies le système éducatif s’est largement démocratisé et les politiques ont toutes eu pour objectif principal d’amener tous les élèves à réussir leur scolarité et à acquérir une qualification. Cependant, malgré une évolution certaine en terme d’accès à la scolarité, des disparités importantes persistent concernant la réussite scolaire mais également en matière d’orientation en fonction de l’origine sociale des élèves. En tant que futures Conseillères d’Orientation-Psychologues, nous sommes directement concernées par cette question des inégalités sociales telles qu’elles se manifestent au sein du système scolaire.
Depuis vingt cinq ans, un courant de recherche sur l’influence des stéréotypes sur le jugement social s’est développé mettant en avant que les stéréotypes, en tant qu’héritage culturel de notre société, peuvent être activés de façon non consciente et avoir un effet sur le jugement exprimé à l’encontre des membres d’un groupe social.
Au sein des établissements scolaires les élèves sont confrontés quotidiennement à l’évaluation et au jugement de leurs professeurs. Nous savons combien ce jugement est primordial quand il s’agit de l’orientation des élèves, et plus particulièrement lors des paliers d’orientation, que ce soit à la fin de la troisième ou de la seconde. Mais ce jugement est-il uniquement basé sur les résultats scolaires des élèves ? Est-il toujours objectif ? Est-il garant de l’égalité des chances ? Ou bien est-il parasité par d’autres paramètres tels que les stéréotypes sociaux ?