Principes
L’objet de travail du réseau est clairement celui de la discrimination dans le champ scolaire.
Pour cela nous nous appuyons sur la compréhension des mécanismes discriminatoires à l’École (voir le texte référentiel sur la discrimination à l’Ecole du réseau).
La notion de discrimination, renvoie à la problématique de l’(in)égalité́ de traitement, autrement dit la manière dont l’institution scolaire – son fonctionnement, ses dispositifs, les pratiques de ses agents – traite les publics et contribue à produire des inégalités qui ont des effets à la fois dans l’école et au-delà̀.
L’École a une responsabilité́ dans le traitement de cette question.
La question ne se laisse pas saisir ou dissoudre dans les thèmes politiques actuellement reconnus par l’institution (ni « problème d’intégration », ni « promotion de la diversité́ », ni « égalité́ des chances », ni « violence à l’école », ni « harcèlement entre élèves »...).
Le réseau n’est pas un réseau de spécialistes, mais un réseau d’acteurs de l’École qui sont en recherche et qui travaillent chacun à leur niveau la question des discriminations dans l’institution scolaire.
Objectifs
Les objectifs généraux du réseau sont de contribuer au minimum :
à faire progresser la reconnaissance de ce problème public au sein de l’institution scolaire ;
à tisser des liens d’interconnaissance, d’échange et de mutualisation entre les acteurs d’ores et déjà̀ engagés dans l’action sur cette problématique ;
à développer et faire circuler des ressources – et d’abord un cadre référentiel commun, stable (mais non figé) et accessible - pour et par l’ensemble des acteurs intéressés à s’engager dans ce travail.
Quels besoins ?
Le réseau tentera de répondre à un certain nombre de besoins exprimés par des acteurs de l’école engagés dans la réflexion sur les discriminations.
Le projet de réseau répond de fait à des besoins variés et éventuellement différents selon les participants. Il répond également à des enjeux de nature diverse : politique, pratique, subjective, stratégique, professionnelle, organisationnelle, etc. :
faire reconnaitre la question au niveau national à partir du travail d’un réseau de territoires
aider à inscrire la question dans l’institution pour renvoyer ce qui est de l’ordre de ses responsabilités
donner de la force à cette question afin d’en faire un objet de travail et de formation (initiale et continue) légitime et pérenne
aider à lever les freins et notamment les réticences de l’institution à reconnaître ce problème (« que vont faire les enseignants si on leur dit qu’ils discriminent ? », etc.)
montrer qu’on peut construire des espaces de parole critiques et contributifs au sein de l’institution, appuyés sur une relation de confiance avec les responsables
valoriser les expérimentations réalisées, ainsi que le savoir-faire et l’expertise professionnelle développés par les acteurs
passer du tâtonnement local à une structuration et une formalisation commune du cadre théorique
dresser une « carte » des processus de discrimination à l’école et synthétiser la connaissance accumulée du phénomène
constituer une continuité et une pérennité́ possible des engagements malgré́ le changement des personnes
sortir de la solitude et d’un défaut de reconnaissance vécus par les professionnels dans leurs espaces de travail
valoriser les expériences et expertises du terrain pour faire émerger une parole structurée
mutualiser et diffuser des ressources et des outils pour faciliter le travail dans les différents projets et territoires
diffuser des outils (de diagnostic, de formation, etc.) réalisés
partager des expériences réussies, mais aussi apprendre ensemble des expériences qui n’ont pas abouti
constituer un espace de réflexion, de prise de recul, de formation continue
travailler sur les processus d’évaluation de l’action anti-discriminatoire