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Discriminations, ségrégation, ethnicisation : une sélection d’articles du Café Pédagogique

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article Version imprimablemardi 20 janvier 2015

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La laïcité doit-elle être repensée ? interview de Béatrice Mabilon-Bonfils

"La laïcité aujourd’hui c’est la peur de l’Autre !" Alors que la consultation sur le nouvel enseignement de la morale laïque et civique va commencer, la laïcité semble faire l’unanimité dans le monde éducatif. Valeur fondatrice de l’école publique elle semble une vérité indéboulonnable. Pourtant pour Béatrice Mabilon-Bonfils, sociologue Université de Cergy-Pontoise, et Geneviève Zoïa, anthropologue Université de Montpellier, la laïcité est devenue un écran qui empêche de voir les élèves, lire le monde et penser l’avenir. Dans un ouvrage extrêmement percutant [Béatrice Mabilon-Bonfils, Geneviève Zoïa, La laïcité au risque de l’Autre, Ed. de l’Aube], les deux auteures dénoncent l’hypocrisie du discours officiel de l’Ecole qui parle de laïcité mais s’accommode très bien de la ségrégation ethnique dans ses établissements. Pour elles la laïcité mis en pratique dans le système éducatif est devenue un obstacle à l’intégration. " L’élève abstrait sans appartenance n’existe pas et l’injonction de laisser ses identités au portemanteau est irrecevable" explique Béatrice Mabilon-Bonfils. L’ouvrage fera polémique. Il veut nous mettre en garde et nous inviter à penser la nécessaire cohabitation des cultures. Lire la suite...

L’école et les quartiers populaires : Pour une autre vision des populations reléguées, par Choukri Ben Ayed

Il est des jours où les statistiques parlent. Il est des jours où le poids des inégalités de la relégation urbaine et des discriminations s’incarne dans des lieux et des visages. Il est des jours également où l’on accède à un état différent de la connaissance. Les populations « populaires », discriminées, reléguées ne sont ni résignées, ni réduites au silence ou totalement dépossédées d’une analyse et de champ d’actions. L’allégorie des quartiers populaires telle qu’elle apparaît sous la plume de certains responsables politiques et scolaires, de chercheurs parfois, sacrifie à des lectures compassionnelles et déficitaires. Dès lors que l’on parle de l’école et des quartiers populaires jaillissent comme par réflexe certains mots : échec scolaire, déscolarisation, démission parentale, manque de ressources financières et culturelles etc. Les classes populaires ne se réduisent cependant pas à cette liste de manques, elles agissent également sous la forme d’initiatives collectives et citoyennes dont certaines mettent l’école au cœur de leurs préoccupations. Lire la suite...

Georges Felouzis : Que savons-nous des inégalités scolaires ?, par François Jarraud

Peut-on réduire dans un petit format une énorme question qui empoisonne le système éducatif ? Sociologue, Georges Félouzis nous donne un Que Sais-je sur "Les inégalités scolaires" qui va plus loin que le constat. Analysant les travaux des chercheurs, il construit une nouvelle grille de lecture de la constitution de ces inégalités. Pionnier des recherches sur les inégalités ethniques dans le système éducatif français, il sort de l’idée que l’écart culturel entre certains élèves et l’Ecole expliquerait les inégalités. Il invite à explorer les discriminations systémiques installées dans l’Ecole. Pour stopper le mal social et éducatif qu’est la montée des inégalités scolaires, il faut enfin oser la déségrégation des établissements scolaires.

Georges Felouzis : "Je suis très choqué de l’évolution des inégalités dans l’Ecole française"

En 2004 Georges Felouzis a fait scandale en démontrant l’existence d’un apartheid scolaire en France. Depuis il a travaillé sur l’assouplissement de la carte scolaire, les résultats de Pisa. Dans cet entretien, il explique comment la France en est arrivée à être championne des inegalités scolaires. Et pourquoi la réforme de l’éducation prioritaire ne changera rien. Lire la suite...

L’orientation en Segpa : une question d’origine ?, Monique Royer

Quand l’histoire personnelle éclaire la trajectoire scolaire, le résultat donne parfois un sujet de recherche. Fatiha Tali, coordonnatrice à la Commission Départementale d’Orientation vers les Enseignements Adaptés (CDOEA), en consultant le nom des enfants orientés vers les Segpa s’est souvenue de son arrivée en France, de son statut d’enfant migrant, et s’est interrogée : l’orientation est elle fortement marquée par l’origine des élèves ? De cette interrogation elle a fait un objet de recherche dont les résultats résonnent des recommandations de l’Ocde sur l’inéquité scolaire. Lire la suite...

Discriminations : Le rapport [de 2010] est trop prudent, François Jarraud

Annoncé depuis plusieurs semaines, le rapport sur les discriminations a finalement été publié par le ministère le 24 septembre. Le texte s’appuie sur les informations des associations. Il préconise un effort de formation des enseignants, un travail sur l’orientation, des expérimentations. Des propositions qui seront probablement considérées comme insuffisantes par les acteurs de l’Ecole. Lire la suite...

Le tabou de la discrimination ethnique à l’Ecole enfin levé ?, François Jarraud

Présentation de l’ouvrage "Orientation scolaire et discrimination. De l’(in)égalité de traitement selon l’origine" de Fabrice Dhume, Suzana Dukic et Séverine Chauvel et interview de Fabrice Dhume

La discrimination scolaire peut-elle se résumer à la question sociale ? Ou faut-il faire entrer dans la discrimination scolaire la question ethnico-raciale ? Ces dernières années plusieurs travaux sont allés en ce sens. On peut penser à ceux de G Felouzis, sur les collèges du Bordelais, ou à ceux de F Lorcerie. Mais d’autres montrent aussi une bonne réussite d’ enfants immigrés. Comment dès lors s’y retrouver ? Lire la suite...

Dossier : Intégration : Que dit le rapport Dhume ?, Jeanne-Claire Fumet, suivi d’une interview de Fabrice Dhume : Discriminations : il faut dédramatiser ces questions

Faut-il voir, dans le rapport Dhume, la menace du naufrage d’un bastion de la laïcité ou la restauration d’une égalité de traitement malmenée par la loi ? Le rapport sur les Mobilités sociales, rédigé par Fabrice Dhume à la demande du Ministère du Travail et du Ministère délégué à la réussite éducative, a suscité une vive émotion en préconisant la « suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires, concernant notamment le « voile » ». A regarder de plus près ce que dit le rapport, on comprend que la question n’a rien d’une provocation gratuite. Comment changer les regards sur les personnes immigrées et leurs descendants ? demande la lettre de mission signée de George Pau-Langevin et de Michel Sapin. En rectifiant les biais institutionnels qui pérennisent les discriminations, répond Fabrice Dhume. Au risque de pousser l’audace un peu au-delà de la demande ministérielle ? Lire la suite...

Discrimination : Le voile va-t-il cacher la question ?, François Jarraud

La question du voile va-t-elle définitivement occulter le débat nécessaire sur la discrimination dans l’institution scolaire ? On pourrait la croire. La campagne lancée par quelques médias, suite à la publication du rapport Dhume, sur le thème du voile a complètement fait passer au second plan le sujet même du rapport : lutter contre les phénomènes discriminatoires dans l’Ecole. Un message qu’un autre rapport, plus difficile à écarter, a tenté aussi de faire passer. Il s’agissait de Pisa. Lire la suite...

Entretien avec Fabrizio Butera : " les notes contribuent à la discrimination et à la reproduction sociale", François Jarraud

Dans cet entretien, Fabrizio Butera, un des directeurs de l’ouvrage ["L’évaluation, une menace"] revient sur les effets négatifs des notes et ouvre des perspectives pour une autre évaluation.

On sait qu’il y a eu des études de docimologie qui montrent les limites de la notation. Mais globalement ne peut-on dire que les notes évaluent grosso modo la valeur d’un élève ?

Les notes résument bien la valeur sociale que les enseignants attribuent à un élève, mais ne reflètent que de façon partielle et partiale ses apprentissages. C’est une distinction très importante. Si on considère que l’école a comme mission principale d’enseigner, et que les notes sont une mesure de ce que les élèves ont appris, alors on fait fausse route. Les notes ne mesurent que très rarement l’apprentissage, c’est à dire l’incrément de connaissances, savoirs et compétences entre avant et après une leçon, un cours ou un exercice. Les notes sont attribuées sur la base de la performance immédiate à un test, devoir ou interrogation. Plusieurs chapitres de notre livre montrent que cette performance ne reflète que partiellement l’efficacité de l’enseignement, et qu’elle est influencée par un grand nombre de facteurs externes comme le niveau général de la classe, les connaissances préalables dues à la classe sociale, les attentes des enseignants par rapport aux élèves, le genre, la vulnérabilité à l’anxiété de test, etc. Les notes sont donc peu diagnostiques de l’effet de l’enseignement sur les apprentissages des élèves. En revanche, elles sont très efficaces pour réifier, rendre visibles, les différences entre élèves – quelle que soit l’origine de ces différences (classe sociale, statut d’immigré, genre, compétences sociales, etc.) – et les utiliser par la suite dans un but de sélection. Lire la suite...

Non Affelnet ne peut pas constituer une politique de mixité sociale à l’école, Choukri Ben Ayed

"Les pays où les ségrégations scolaires sont les moins développées ne sont pas ceux qui ont sophistiqué les procédures d’affectation pour s’adapter à la hiérarchisation des offres scolaires. Ce sont au contraire ceux qui ont cherché à limiter les hiérarchisations et les clivages entre établissements". Sociologue, Choukri Ben Ayed revient sur l’étude réalisée par Julien Grenet, Gabrielle Fack et Asma Benhenda sur Affelnet. Selon elle, ce dispositif d’affectation en 2de a fait reculer la ségrégation scolaire dans l’académie de Paris. Spécialiste des problématiques de réforme de la carte scolaire, Choukri Ben Ayed a participé au programme de recherche de la Depp et de la Halde sur l’impact de l’assouplissement de la carte scolaire. Un sujet sur lequel il prépare un nouvel ouvrage. Pour lui, Affelnet rompt des principes d’égalité entre les élèves et de concertation sociale. Lire la suite...

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